BIOGRAPHIE :
Issue
d’une famille bourgeoise, son père étant ingénieur, Sabine Sinjen vient au
monde le 18 août 1942 à Itzehoe, petite ville du nord de l’Allemagne. Après la
seconde guerre mondiale, elle grandit et étudie dans un pays ravagé par les
bombardements, mais très tôt, elle se découvre une passion pour la comédie.
Elle participe alors à plusieurs spectacles scolaires et décroche quelques
rôles au théâtre et dans des émissions pour enfants, notamment pour la chaîne
de télévision WDR (West Deutscher Rundfunk). Parallèlement, elle prend des
cours d’art dramatique auprès d' Else Bongers, professeur réputé de
l’après-guerre.
En
1957, Sabine Sinjen est déjà une jeune artiste réputée quand elle fait ses
débuts devant la caméra de Hans Quest dans «Die grosse chance» de Josef von
Báky. La même année, elle signe un contrat d’exclusivité avec le producteur de
cinéma Artur Brauner. Celui-ci lui offre le rôle d’Hannelore dans «Les frénétiques», une comédie dramatique qui fait
d’elle une enfant star. L’année suivante, elle apparaît au générique de «Jeunes
filles en uniformes», un film sur l’univers d’un pensionnat prussien de jeunes
filles de bonne famille dont les vedettes sont Romy Schneider et Lilli Palmer.
Elle devient l’idole de toute une génération d’adolescents en interprétant les
rôles titres dans «Stefanie» (1958) avec Carlos Thompson et dans «Marili» (1959)
avec Paul Hubschmid.
Dans
la première moitié des années soixante, Sabine Sinjen enchaîne les premiers
rôles dans des comédies romantiques, dont un second volet des aventures de Stefanie dans «Stefanie à Rio» (1960)
mis en scène par Curtis Bernhardt. Son joli minois attire l’attention du cinéma
français. Elle incarne la jolie Duchesse
Sophie dans «Napoléon II, l’aiglon» (1961) de Claude Boissol, entourée
d’une distribution prestigieuse dont : Jean Marais, Georges Marchal,
Jean-Pierre Cassel et Bernard Verley. Puis elle est Patricia, la fille de Jacques Dumesnil, dans «Les tontons
flingueurs» (1963), le cultissime film de Georges Lautner, où elle donne la
réplique à Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche et Jean Lefebvre. En
1963, elle épouse le réalisateur de télévision: Peter Beauvais (ils divorceront
en 1984).
Par
la suite, Sabine Sinjen oriente sa carrière vers des productions plus
intimistes de la nouvelle vague allemande. Elle tourne beaucoup pour le petit
écran, souvent sous la direction de son époux et devient l’égérie de Ulrich
Schamoni. Sa collaboration avec Schamoni lui vaut un prix d’interprétation pour
«Es» en 1965 et le prix Ernst Lubitsch pour «Wir – Zwei» en 1970. Au début des
années quatre-vingt, elle retrouve le plaisir des planches et se produit dans
plusieurs grands succès théâtraux.
En
1984, suite à de violents maux de tête, les médecins découvre une tumeur
cancéreuse derrière son œil droit. Sabine Sinjen s’éloigne alors
progressivement des plateaux de cinéma et entreprend de se consacrer à
l’écriture d’un livre de souvenirs. En 1994, après un combat qu’elle pense
gagné contre la maladie, elle tourne dans «Von Frau zu Frau: Die
Sammlerin» un téléfilm de Peter Weck et envisage un
retour sur scène dans «Quartet» au Théâtre d’Aix-la-Chapelle. Hélas, elle perd
la bataille contre le cancer. Elle meurt prématurément à Berlin, le 18 mai
1995, entourée par ses proches et son second mari: Günther Huber. Elle avait
cinquante-deux ans.
FILMOGRAPHIE :
1957 o Die grosse chance de Hans
Quest
avec Willi Rose
o Les frénétiques (Die frühreifen) de
Josef von Báky
avec Christian Doermer
avec Romy Schneider
o Epouse-moi
Chéri (Stefanie) de Josef von Báky
avec Carlos Thompson
1959 o Marili de Josef von Báky
avec Paul Hubschmid
o Vieil Heidelberg (Alt Heidelberg) d'
Ernst Marischka
avec Gert Froebe
o Cambriolage
en musique (Kein engel ist so rein) de Wolfgang Becker
avec Hans Albers
1960 o Le verre d’eau (Das glas wasser) de
Helmut Käutner
avec Gustav Gründgens
o Stéphanie à Rio (Stefanie in Rio) de
Curtis Bernhardt
avec Françoise Rosay
o 100
hommes et une jeune fille (Sabine und die hundert männer) de Wilhelm Thiele
avec Paul Hörbiger
1961 o Napoléon II, l’aiglon de Claude Boissol
avec Jean Marais
o Paris a deux visages (Im sechsten stock) de John
Olden
avec Hans Leibelt
1962 o Christelle et l'Empereur (Die försterchristel) de Franz Josef Gottlieb
avec Wolf Albach-Retty
o Ferien vom ich de Hans Grimm
avec Hans Holt
1963 o Les tontons flingueurs de Georges Lautner
avec Lino Ventura
o Les pirates du Mississippi / Le colt fait
la loi (Die
flußpiraten vom Mississippi) de Jürgen Roland
avec Horst Frank
1964 o Epouse-moi, chéri ! (Heirate mich, cherie) d' Axel
von Ambesser
avec Peter Weck
1965 o Es d' Ulrich Schamoni
avec Bruno Dietrich
• Prix d’Or du
cinéma d’interprétation féminine aux prix du cinéma germanique, Allemagne
1970 o Wir – zwei d' Ulrich Schamoni
avec Christoph Bantzer
• Prix Ernst
Lubitsch aux prix Ernst Lubitsch de Berlin, Allemagne
1973 o Am wege de Peter Beauvais
avec Stephan Orlac
1983 o Die schwärmer de Hans Neuenfels
avec
Hermann Treusch
1985 o Caspar
David Friedrich – Grenzen der zeit de Peter Schamoni
avec
Helmut Griem
1991 o Sarabande (Das haus im ginster) de
Gottfried Junker
avec Jürgen Heinrich
© Philippe PELLETIER pour Les Gens du Cinéma (mise à
jour André SISCOT 14/12/2008)